Témoignage du grand-père de Betty
Du 6 juin au 16 août 1944 dans le Calvados
Mon grand-père vivait à St Christophe et il avait 8 ans le jour du débarquement sur la côte normande.
La nuit du 5 au 6 juin fut agitée à cause des bombardements.
Par précaution, sa famille et lui dormirent sous un maronnier.
Les anglais arrivèrent curieusement : ils descendirent dans la vallée, puis, un camion traversa le village
et disparut aussi subitement qu'il était apparu !
Les allemands furent tellement surpris qu'ils ne réagirent pas ...
Profitant du repli de l'envahisseur, les anglais revinrent avec des blindés et des soldats d'infanterie.
Les Ouilly-Pontais furent les premiers civils non-évacués qu'ils virent, ils leur donnèrent du pain blanc,
du chocolat et des cigarettes. Ce fut la fête pendant quelques minutes, jusqu'aux bombardements et
mitraillages par erreur d'avions américains.
Mon grand-père se réfugia dans une grange qui était à moins de 100 m
de camions et blindés qui brûlaient et explosaient.
Il dut en sortir peu après car la ferme brûlait !
Beaucoup de gens se réfugièrent dans les tranchées creusées à l'avance car il y avait pas mal d'explosions.
Partout il y avait des tanks et des camions.
Après le débarquement, les environs brûlaient et il y avait des cadavres avec de la boue sous les décombres.
 
Voici quelques anecdotes dont mon grand-père se souvient :
 
-Avant l'arrivée des anglais, les avions qui protégeaient les bombardiers faisaient des combats aériens.
Un avion tomba en deux morceaux pas loin d'un refuge. Tout le monde disait que les personnes étaient mortes,
mais mon grand-père en a vu sauter en parachute.
 
-Les allemands pêchaient avec des grenades : ils les lançaient dans l'eau, les poissons remontaient morts et
les soldats allaient les manger dans un restaurant où ils parlaient de leurs plans.
Le cusinier entendait tout et, malheureusement pour les allemands,
c'était aussi un des chefs de la résistance locale !
Ce dernier fut tué à 5 m de chez lui quelques temps après.
 
- Après la guerre, il restait des tas de munitions partout.
Les plus grands enfants venaient désamorcer les obus, au rique de mourir,
et les mettaient dans des douilles pour faire des pétards !
6 juillet 2008
Accueil